La bave d’escargot
La tendance est au naturel, nous sommes de plus en plus attirées par les cosmétiques contenant des produits naturels comme les fleurs, les plantes, les produits de la ruche… mais êtes-vous prête à passer à la bave d’escargot ?
Helix Aspersa Muller mucus, ou bien plus connu sous le nom de bave d’escargot, est une substance naturelle de plus en plus populaire. L’escargot a la capacité de s’auto-guérir et de se régénérer grâce à sa sécrétion c’est cette faculté que le monde de la cosmétique a voulu mettre à profit.
De quoi est composée la bave d’escargot ?
Dans les grandes lignes, la bave d’escargot est gorgée de principes actifs. Les plus connus sont le collagène, l’élastine, les protéines, l’allantoïne, l’acide glycolique et les vitamines E, C et A.
Avec l’âge, l’épiderme devient paresseux et produit moins de collagène d’où l’apparition des rides et ridules. L’élastine, participe à rendre la peau souple. Les protéines nourrissent la peau et l’allantoïne l’hydrate en profondeur. L’acide glycolique utilisé dans les peelings, facilite l’élimination des peaux mortes et permet d’affiner le grain de peau. Enfin les vitamines E, C et A protègent contre les radicaux libres, aident à la cicatrisation des tissus et aident à l’hydratation de la peau.
Les études cliniques
Malheureusement je n’ai pas trouvé de source directe concernant des essais cliniques sur la bave d’escargot. D’ailleurs certains professionnels pointent du doigt ce manque d’information.
Selon ce que j’ai pu parcourir sur la toile, des essais cliniques auraient été réalisés dans les années 2000 au Chili, ces essais auraient mis en avant que dans 80% des cas, les crèmes fabriquées à base de bave d’escargot auraient un effet bénéfique sur les cicatrices et greffons causés par des brûlures.
Le Centre de Réhabilitation des Grands Brûlés auraient également fait des essais avec des crèmes à base de bave d’escargot. Ils auraient obtenu des résultats positifs sur 38 patients avec des cicatrices et greffes situées sur la tête, le cou et les mains.
Par ailleurs, son efficacité aurait été prouvée pour les taches de la peau, les verrues, les rides, l’acné, les vergetures, les petites coupures.
Comment récolter de la bave d’escargot
La récolte de bave d’escargot nécessite de stresser le gastéropode. Selon le fournisseur et surtout le pays d’où provient la bave d’escargot, il existe plusieurs versions de l’extraction du mucus.
Chez certains producteurs, les escargots seraient d’abord détendus dans un peu d’eau tiède puis chatouillés avec une spatule. Le gastéropode se sentant agressé par ces chatouilles, produit alors la fameuse bave.
Selon Wikipédia, pour obtenir le meilleur rendement certains producteurs utilisent une pile de 9V posée sur l’escargot pendant quelques minutes. Heureusement en Europe, il est interdit de faire souffrir les animaux. Les héliciculteurs produisent alors de la bave d’escargot par une méthode plus « douce » pour l’animal. Cela consiste à mettre les escargots dans des filets de 5 à 10 kg où ils sont brassés par un bras mécanique.
Âme sensible s’abstenir…
Dans certains pays, notamment au Japon, les femmes veulent profiter au maximum des bienfaits de la bave d’escargot. Elles laissent donc ces mignons petits gastéropodes se promener librement sur leur visage.
C’est un drôle d’ingrédient qui n’a fait son entrée sur le marché européen (encore très nichu, il faut le dire) que très récemment. Si la composition de la bave d’escargot de qualité laisse penser qu’il s’agit d’un produit cosmétique intéressant, elle n’est pas non plus impossible à reproduire avec des ingrédients de synthèse ou des dérivés végétaux (je pense en particulier à l’acide glycolique et à l’allantoïne), sauf peut-être pour certains peptides qui sont chers à synthétiser. Je serais très curieuse de lire un comparatif de prix de revient et des retours sur la rentabilité d’un tel élevage…